Hung Nei Kung (1745 – 1825) : Le créateur du style. Jiu Gu Chan était un marchand de thé qui dû se cacher parmi les religieux.C’est à ce moment que le moine Tin Sin Sin (ou Chi Shin), l’accepta comme élève et commença son instruction en lui enseignant les mouvements du tigre, les respirations du dragon et l’usage du bâton long. Comme beaucoup d’autres moines, Jiu Gu Chan dû s’enfuir, il s’exila à Guangdong, dans la province de Canton où il ouvrit son école. Il se trouva alors dans l’obligation de changer de nom pour ne pas être reconnu comme un adepte de Shaolin, il prit alors le nom de Hung Nei Kung. La légende raconte que le maître Hung Nei Kung se serait marié à Wing Chun Kim, élève directe de la fondatrice du Wing Chun. C’est elle qui lui aurait transmise les techniques de la Grue blanche, que le maître intégra à sa méthode.
Ti Kiu San (1813 -1886) : de son vrai nom Leung Kwan, il fut surnommé Ti Kiu San « Le troisième bras de fer » du fait qu’il était le troisième fils de sa famille et que ses bras était, dit-on, dur comme le fer. On raconte d’ailleurs qu’il fut capable de supporter le poids de six personnes et de les transporter sur une distance de cent pas. Élève du moine Gwok Yan et du maître Li Hu Si, Ti Kiu San passa sa vie à parcourir la Chine à la recherche de nombreux défis qu’il, d’après la légende, remporta tous. Spécialiste du Wai Chi Kung, notamment de « La chemise de fer », c’est lui qui créa les formes Ti sin kune (le Poing du fil de fer), une des plus importantes du style, et Loon kao ti kiu (les Neufs ponts du dragon de fer). Ti Kiu San n’ouvrit jamais d’école mais eut quelques élèves dont les principaux : Li Chung, Choy Chan, Ng Hei Kwoon, Lam Fook Sing, Ngau Chu et Si Yu Leung.
Wong Fei Hung (1847 – 1924) : il était un combattant très habile et un héros populaire. C’est grâce à lui que le Hung Gar est devenu un des styles les plus importants et populaires du sud de la Chine. Il existe de nombreuses légendes à son sujet, parmi lesquelles le fait d’avoir combattu deux tigres à mains nues dans une fosse et les avoir tué, ou encore d’avoir remporté un combat à l’âge de 13 ans contre un expert réputé de Kung Fu, armé d’un simple bâton. C’est Wong Fei Hung qui codifia la forme Fu hok seon ying kune, forme essentielle et représentative du style qui contient les techniques du tigre et de la grue, il créa également la forme Sap ying. Il était également un célèbre docteur en médecine traditionnelle chinoise, il ouvrit même un centre médical. Wong Fei Hung fut le héros de nombreux films et incarné par de nombreux acteurs dont les plus connus, Jackie Chan et Jet li. Il eut de nombreux élèves qui héritèrent de son école à sa mort, parmi eux se trouvait le fameux Lam Sai Wing (ou Li Shi Rong).
Lam Sai Wing (1861 – 1943) : il débuta la pratique du Kung Fu très jeune avec son grand-père. Il enrichissa ensuite son expérience avec d’autres maîtres avant de rencontrer Wong Fei Hung, qui le prit comme élève. Jeune homme, il travaillait comme boucher avant de devenir un maître professionnel. Il enseignait à Canton avant qu’un incident ne le force à quitter la ville et à s’installer à Hong Kong pour y ouvrir une nouvelle école. Bien qu’insistant toujours sur les principes moraux du Wu De (vertu martiale), un de ses élèves voulu entrer dans un théâtre sans payer. L’altercation avec les gardiens du théâtre dégénéra est d’autres élèves vinrent l’aider. Quand Lam Sai Wing arriva sur les lieux, sept de ses disciples faisait face à trente personnes. Il n’arriva pas à ramener les deux camps à la raison et fut pris à parti. Dans l’obligation de se défendre, il rassembla ses élèves et organisa leur retraite. On raconte qu’il fut le seul à sortir indemne de ce combat qui fit de nombreux blessés et ruina sa réputation. Lam Sai Wing contribua beaucoup au développement des programmes techniques du Hung Gar, il les enrichit et les perfectionna. Il rédigea trois ouvrages sur le Hung Gar et fit beaucoup pour démystifier certaines croyances concernant notamment l’invulnérabilité aux coups de sabres et de lances. Il transmis son héritage à certains de ses élèves privilégiés, en particulier Lam Jo, son fils adoptif, et Chan Hon Chung, considéré comme un des meilleurs combattants de l’école.
Chan Hon Chung (1909 – 1991) : né dans la région de Canton en février 1909, il partit vivre à Hong Kong à l’âge de 12 ans. Plus tard, à l’âge de 18 ans, il y rencontra le maître Lam Sai Wing qui lui enseigna le style Hung Gar ainsi que la médecine traditionnelle chinoise. En 1936, sous l’occupation japonaise, il fut demandé au grand Sifu Chan Hon Chung, en raison de sa grande habilité dans l’art du Kung Fu, de former et entraîner les troupes chinoises à l’art du combat, afin de lutter contre l’oppression japonaise. Il s’acquitta de cette tâche pendant deux ans, avant de revenir, en 1938, à Hong Kong où il ouvrit sa première école. En 1959, avec quelques uns de ses collègues, il fonda la « China Martial Association of Hong Kong » dont il occupa la présidence pendant presque 20 ans. Cette association était la plus grande organisation d’arts martiaux du sud de l’Asie, réunissant notamment 80 % des maîtres de Hong Kong, avant de s’élargir à toute l’Asie. En 1973, Chan Hon Chung reçut la médaille d’or de la part de la reine d’Angleterre Elysabeth II, pour son travail en tant que directeur de l’une des plus grandes associations anti-drogue de Hong kong, la « Kai Kong Association ». Il enseigna le Kung Fu jusqu’en 1989 et consacra les deux dernières années de sa vie à la médecine traditionnelle. Le grand Sifu Chan Hon Chung est décédé en 1991.